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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Poisson d’avril

mercredi 6 avril 2011, par :

L’actualité est si chargée que chaque jour qui passe rend l’exercice de la commenter plus difficile. Les mots finissent par rester coincés dans la gorge. Les guerres, catastrophes écologiques et politique intérieure destructrices feraient presque croire à la fameuse colère divine qui me fait bien marrer d’habitude. Colère divine... et pourquoi pas punition. Nous sommes assez imbéciles pour nous punir tous seuls. Alors, nous aurions pu utiliser cette fête païenne pour se réconcilier et bien se poiler...

Révolutions arabes, réponse de Sarkozy : une bonne guerre… la révolution est terminée rentrez chez vous. Catastrophe nucléaire à Fukushima… sortir du nucléaire ? Réponse de Sarkozy : Il n’en est pas question. Et, cerise sur le gâteau, débat nauséabond sur la laïcité (la leur). Y a d’la joie ! Mais enfin, de qui se moquent les puissants ? Sommes-nous des petits lapins se laissant prendre au piège d’une guerre absurde ? A celui d’un débat discriminatoire ? Des enfants à qui on pourrait dire « il n’en est pas question », comme si nous demandions la permission de minuit ? Des béni-oui-oui opinant du chef devant la démesure humaine qui détruit la planète ?

Poissons d’avril ! Quel soulagement... On se fout de notre gueule pour rigoler. La bonne blague ! On s’en serait sorti en leur accrochant discrètement un poisson dans le dos pour se venger. J’y ai pensé jeudi matin. J’avais même préparé de jolis poissons avec du scotch spécial et des écailles brillantes. Mais plus personne ne fête cette journée des fous, ce jour où l’on peut se gausser de ses amis pour leur montrer à quel point on les aime. Le premier avril est formidable. Oui, nous pouvons encore écouter le discours de l’imagination, oui, il y a toujours un petit enfant en nous. Ce jour là, pour faire la fête ensemble, il faut simplement sublimer notre brin de folie, penser à ses amis et avoir envie de rigoler. Seulement voilà, plus personne ne fête le premier avril. J’ai accroché un poisson au dos d’un financier, histoire de lui rappeler malicieusement qu’il avait été un enfant avant de faire son école de commerce et boursicoter, histoire qu’il sache que malgré tout quelqu’un voulait lui faire un clin d’œil sympathique. Et finalement, je me suis sentie bête, j’ai jeté les autres poissons. Si je suis toute seule à faire des farces, je ne vais pas ricaner longtemps... Et oui, zut de zut, la folie des hommes et des femmes ne sert qu’à détruire la planète et pas à blaguer. Nos dirigeants ne nous ont pas fait un poisson d’avril. Aussi absurde que cela puisse paraître, le débat sur la place de l’Islam en France (appelons les choses par leur nom) n’est pas un petit four et nous ne sommes pas du tout morts de rire.

Ceux qui nous dirigent ont oublié leur enfance et leurs cours d’histoire de France, ils vont vraiment passer une journée à « débattre » sur la « laïcité ». Ils vont oublier de (re)lire la loi de 1905, ils ne vont pas se souvenir de leur quatrième, la leçon sur les guerres de religion, les milliers de morts, la fuite des cerveaux vers des terres moins hostiles. La seule blague réside dans le mot débat, puisqu’ils sont tous d’accord. Les seules bêtises sont les fausses accusations dont Copé nous rabat les oreilles. Mauvaise tour, qui ne sert qu’à exclure et à agiter un chiffon rouge afin de détourner l’attention du désastre social que crée leur politique. Nous ne pouvons décidément plus rigoler. Est-ce à dire qu’il est inutile d’exprimer l’enfant en nous ? De cet enfant il nous reste le besoin d’aimer et d’être aimé, le don sans mesure, l’amitié qui pardonne tout, le désir de justice en chaque chose. Il nous reste l’indignation. La Bible nous fait croire que Jésus calme les tempêtes, reste vivant en nous, recolle des oreilles de ces ennemis et aime tant le monde qu’il accepte de mourir pour le sauver. Farce ? Peut-être. Je suis sûre qu’en regardant l’état du monde ces derniers temps, beaucoup y ont un peu pensé. Après bien des hésitations je préfère garder de cette attrape, l’espoir, la force et la joie de s’indigner.

Ceci dit, sans blague, la situation est alarmante, nous avons peu de temps pour transformer ces drilles racistes en dindon de la farce, il plus que jamais urgnet de faire vivre les solidarités et d’élever la voix… Donnons-nous en à cœur joie, et avec grâce !

  • #1 Le 9 avril 2011 à 10:17, par Daniel URBAIN

    {{}}A propos de poisson d’avril, le 1° avril, j’ai été écoeuré par un message annonçant que la Mairie de Paris allait faire disparaître des façades des pharmacies de la capitale les croix vertes. Ce serait un groupe de jeunes originaire d’Afrique du Nord qui aurait demandé cela à Delanoë parce qu’ils étaient heurtés par ce signe religieux ostentatoire. Le cabinet de Delanoë n’a jamais reçu de demande dans ce sens. Si l’on prend cela au 1° degré, on s’indigne et l’on va dire : "jusqu’où ces Arabes vont-ils aller ?". C’est de la provoc pure, elle viendrait de l’extrême droite que cela n’aurait rien d’étonnant.



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