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L’étranger occupe-t-il une place au coeur de ma foi ?

lundi 17 janvier 2011, par :

Nous commençons la publication des textes et dessins crées depuis des années par Jean-Pierre Molina, pasteur, dessinateur et bibliste de la Mission populaire évangélique.

Mes amis disent habituellement que j’ai du coeur. Je me prends en revanche pour un homme de peu de foi. De plus ma foi n’a pas de coeur : tout s’y trouve en vrac, sans ordre ni hiérarchie. Après ce préambule si je place l’étranger "Au coeur de ma foi" on pourra sans hésiter le dire assez mal logé. Et nul ne s’étonnera que je fasse 2 rubriques, une pour le coeur, une autre pour la foi.

L’étranger est chez lui dans mon coeur, oui. Avec toutes les passions qui y couvent ; particulièrement avec la compassion sans borne et la défiance indéracinée. L’étranger n’apporte pas la paix dans ce lieu. Dans mon coeur comme dans la Bible il surgit à la manière des fillettes manipulées de l’Islamisme : voilé, tant que j’ignore si j’ai affaire à un envahisseur ou à Dieu en visite Voilà pour le coeur.

Dans ma foi l’étranger prend beaucoup de place. Et d’abord celle du fondateur, Jésus de Nazareth que les églises ont multinationalisé sous l’appellation Jésus Christ mais dont le premier nom dit bien qui et d’où il est : Juif de Palestine. Et du 1er siècle de notre ère. Comme tous les personnages de la Bible à qui je dois ma foi en Dieu il m’est étranger par la nationalité, la culture et le temps.

Tous les fondateurs de ma foi sont des étrangers. Et comme je les estime ambassadeurs de la Parole ils m’apprennent qu’en moi quelque chose de constitutif vient d’ailleurs. Et qu’il n’y a pas de Dieu national. Ne dit-on pas qu’Il est tout autre ?

A moins de choisir une autre manière de citoyenneté et de revendiquer la nationalité biblique : mon territoire tient dans le Livre, cette patrie portative que les juifs se sont donnée à la fin du 1er siècle après Jésus-Christ quand toute cité repérable sur une carte leur était reprise : le pays, la ville, le temple.

Pourtant ma patrie c’est aussi la France, dont je suis jaloux, et mon patelin, où je suis casanier, et aussi l’Italie de mes pères... mais je raconte ma vie ! Pour dire que j’ai plusieurs patries, qui me font un territoire à aimer. Mon père était un araméen apatride, son fils est un Français chauvin et protestant. Je suis prêt à défendre le territoire de mes convictions.Il n’a rien à voir avec les frontières de l’Europe monétariste dans laquelle on voudrait me mettre en conserve.

Jean-Pierre MOLINA, Janvier 1996


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