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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Partageons l’alliance au-delà des modes idéologiques

jeudi 1er novembre 2012, par :

Les homosexuels peuvent-ils former une famille et adopter des enfants ? Il existe déjà différents modèles familiaux, la question de l’altérité peut se vivre en dehors de la différence des sexes et la légalisation donnera un cadre juridique sécurisant aux enfants. Un texte paru dans Réforme du 11 octobre 2012.

Peut-on confier des enfants à ces gens-là ? Chez les Han, en Chine, les enfants sont éduqués par leur mère et leur oncle et peuvent ignorer le nom de leur père. Dans beaucoup de sociétés paysannes du Sud, l’adoption est une pratique courante qui relève du transfert volontaire entre parents proches, en dehors de tout problème d’infertilité ou de décès des parents. Après chaque guerre, un grand nombre d’enfants sont uniquement élevés par des femmes. Dans la Bible, un homme polygame, Isaac, a des enfants avec les servantes de ses deux femmes, incité par ces dernières ; Ruth, Noémie et Booz élèvent un enfant à trois ; la famille de Jésus n’est pas non plus très classique... La théologienne V. R. Mollenkott y a ainsi recensé quarante configurations familiales différentes !

En France aujourd’hui, les familles se sont également beaucoup diversifiées. Les familles recomposées représentent une famille sur dix et les familles monoparentales plus de deux sur dix. On estime qu’entre 24 000 et 300 000 enfants vivent déjà dans des familes homoparentales. Il y a le cas où une personne a des enfants dans une famille hétéro puis, dans une seconde vie, se met « en ménage » avec quelqu’un du même sexe, et les enfants vivent dans ce nouveau foyer. Il y a les situations dites de « coparentalité » où un couple d’hommes et un couple de femmes se mettent d’accord pour élever ensemble un enfant né d’une des deux femmes et d’un des deux hommes. Il y a aussi déjà des enfants issus de procréations médicalement assistées (PMA) et de l’adoption : des PMA effectuées à l’étranger, des adoptions effectuées en tant que célibataires mais dont les bénéficiaires vivent en couple avec une personne du même sexe.

Dans ces conditions, parler de famille normale a-t-il un sens, a fortiori aujourd’hui ? Est-ce d’ailleurs une garantie de quoi que ce soit : on n’a pas attendu les familles homoparentales pour qu’il y ait des enfants martyrs, dans des familles tout à fait classiques...

Une garantie juridique

Ne faut-il pas alors aborder la question de la famille à partir d’une autre entrée que la normalité ? Le psychologue D. Winnicott préfère se demander si les familles sont « suffisamment bonnes » : elles ne doivent pas l’être trop ; si les parents comblent tous les besoins avant qu’ils ne se présentent, s’ils sont parfaits, cela ne laissera pas à l’enfant l’occasion d’éprouver du désir. L’enfant doit apprendre à être soi, tout seul comme en présence de l’autre. Comme Marie et Joseph, il peut arriver à des parents d’oublier leur fils au Temple...

Les familles homoparentales sont-elles suffisamment bonnes ? La lecture des centaines d’études qui ont été consacrées depuis le début des années 1970 de la Belgique aux États-Unis aux enfants des familles homoparentales est profondément monotone. Une étude montrera que ces enfants sont un tout petit peu plus timides mais qu’ils ont plus de capacité d’adaptabilité. Une autre dira que si lors de l’adolescence, le sentiment d’être des enfants différents a pu les gêner, à l’âge adulte, ils en sont plutôt fiers. Une étude montre que les enfants des hétéros font plus souvent pipi au lit ! Conclusion commune : les familles homos sont suffisamment bonnes puisque leurs enfants ne vont ni mieux, ni moins bien que ceux des hétéros...

Pourtant, elles ne sont pas parfaites aux yeux de certains puisque les deux parents sont de même sexe et n’assureraient donc pas la sacralisée différence des sexes. Mais alors pourquoi cela marche-t-il quand même ? Sans doute parce qu’aucune famille ne vit en vase clos et qu’il y a toujours des « représentants » de l’autre sexe dans l’entourage familial, amical, social. Et surtout parce qu’à défaut d’être parfaites, elles assurent le « suffisamment ».

Quel est-il ? Selon les sociologues de la famille (par exemple François de Singly), l’important est la stabilité du couple parental dans le temps, que les parents soient capables d’attention et d’affection. Un couple homo est-il moins capable de cela qu’un couple hétéro ? Allons-nous nous plaindre que l’important soit l’amour et la stabilité ?

Cependant, il y a une dimension où la différence des familles homos peut être préjudiciable à l’enfant : leur encadrement juridique. Si la stabilité parentale est un élément important pour l’enfant, le mariage et la légalisation des PMA et des adoptions seraient des avancées car elle donneraient la responsabilité au couple parental et non à l’un des parents, dans un cadre plus solide que le PACS, extrémement facile à rompre. Le fait que le beau-parent (compagne ou compagnon du parent biologique) dans les familles homoparentales ou recomposées ait actuellement une insuffisance de droits et de devoirs ne va pas non plus dans le sens de la sécurisation des liens entre lui et l’enfant et de la qualité durable du cadre des enfants. Les beaux-parents ne peuvent pas prendre de décision en cas d’urgence médicale ; en cas de séparation, l’enfant n’aura pas la garantie de continuer à voir celui ou celle qui l’a élevé pendant de longues années, il n’y aura aucune obligation financière ou éducative pour le coparent en faveur de l’enfant, ni du point de vue de l’héritage.

Un signal évangélique dans la société

Élargir la législation sur le mariage est donc dans l’intérêt des enfants. Et pour la société ? Un signal est donné qui consolide des valeurs au coeur du message biblique : l’alliance, l’altérité, la justice. L’alliance, passée par Dieu avec toute sa création, que nous sommes amenés à passer à sa suite ; alliances conflictuelles, évolutives, élargies sans cesse pour plus une humanité plus fraternelle. L’altérité, qui est articulation entre ressemblance et différence puisque tu es « os de mes os, chair de ma chair » et en même temps mon vis-à-vis ; altérité dont la différence des sexes est l’une des expressions mais ni la condition ni la garantie ; altérité qui n’est pas moins un travail permanent dans les familles hétéros qu’homos. Enfin, l’exigence de justice, soutenue par Dieu, qu’expriment les cris des prophètes et des plus faibles dans les familles de l’Ancien Testament.

L’alliance se fait toujours avec le risque de la fusion. À l’inverse, la justice et l’altérité se vivent toujours au péril de l’éloignement. La recherche de l’un et des autres, la construction d’un équilibre entre ces dimensions, est finalement la recherche de ce que Paul Ricoeur appelle « la juste distance » avec l’autre : cet intervalle entre les humains qui fait à la fois la pluralité et le lien dans la société.

Alliance, altérité, justice sont des cadeaux de Dieu qui nous font considérer l’autre comme un prochain et l’aimer comme nous-même. Partageons-les au-delà de toutes les modes idéologiques et de tous les conformismes, avec toutes et tous, qu’ils soient homos ou hétéros, juifs ou grecs, esclaves ou libres.

Stéphane Lavignotte est pasteur à la Mission populaire de la Maison Verte, auteur de Au-delà du lesbien et du mâle (Van Dieren, 2008).

  • #1 Le 5 novembre 2012 à 14:36, par mine

    Non au mariage gay et à la reconnaissance juridique de l’ homoparentalité.

    I. Le langage

    La normalophobie.

    L’habitude a été prise, depuis une douzaine d’années, d’utiliser systématiquement les termes d’homosexualité ou d’hétérosexualité, au point que personne ne parle plus d’orientation sexuelle normale ou d’orientation sexuelle déviante. Certains sympathisants de la cause homosexuelle refusent même l’emploi du terme « normal » quand il s’applique à la sexualité. Ils ne tolèrent pas que l’on puisse ainsi porter un jugement sur les orientations sexuelles ni, par conséquent, réfléchir sur le mariage gay et l’homoparentalité.

    Des mots précis.

    L’emploi d’un même terme pour désigner deux réalités différentes conduit à des confusions.
    On ne peut donner un même nom, en l’occurrence "couple" à l’union homosexuelle et à l’union hétérosexuelle. En effet l’union d’un homme et d’une femme est différente de l’union entre deux hommes ou entre deux femmes, à moins de considérer que l’homme est identique à la femme.
    L’homosexualité est une forme d’ intolérance à l’altérité sexuelle alors que l’hétérosexualité fait vivre la complémentarité sexuelle.
    L’utilisation d’un même terme, "couple" pour désigner deux réalités différentes, et même antagonistes, est anormale.
    A deux types d’unions différentes il faut donner des noms différents : "couple", comme on l’utilise depuis toujours pour les unions hétérosexuelles et, pour les unions homosexuelles, on peut préconiser le terme "paire" car cette union concerne deux personnes de sexe identique.
    Si le couple est composé de deux personnes c’est qu’il y a deux sexes différents. Le chiffre "2", en tant que tel, n’ouvre aucun droit. S’ agissant d’homosexuels, le sexe étant le même pour les deux personnes, cette reconnaissance juridique de la vie à deux n’offre pas plus de pertinence qu’une reconnaissance juridique de la vie à trois, quatre ou cinq.

    Toute confusion dans les termes entraîne une confusion dans la perception de ces deux réalités. Cette confusion peut amener à souhaiter un même régime juridique , en l’occurrence le mariage, pour des unions qui sont différentes.

    II. La loi et le mariage

    Avec le mariage la société reconnaît juridiquement l’importance de l’altérité sexuelle et lui rend hommage, en mariant par exemple des couples qui ne peuvent pas, ou plus, enfanter. La société sait que seule l’ union d’un homme et d’une femme permet potentiellement d’ assurer son avenir. Les hétérosexuels n’ont jamais eu besoin de réclamer un droit au mariage , car une telle possibilité est évidente depuis la nuit des temps.

    Le mariage n’a pas été créé pour permettre au législateur de remettre en cause la liberté individuelle en se préoccupant de sexualité récréative, homo ou hétéro, ni pour s’occuper d’amour. Le maire n’a d’ailleurs pas à demander aux futurs époux s’ils s’aiment ou non. Il ne leur demande pas non plus leur orientation sexuelle, cette dernière, quelle qu’elle soit, ne confère aucun droit. Le mariage est ouvert à tous. Il ne crée ni une injustice ni une discrimination envers les personnes qui sont incapables d’établir une relation complète avec le sexe opposé. Leur déviance de l’orientation sexuelle est la seule cause de leur incapacité à se marier.
    Si chaque individu peut librement se marier, est l’ égal des autres devant le mariage, l’union homosexuelle, elle, n’est pas égale à l’union hétérosexuelle. Seules des choses identiques peuvent être traitées d’une façon égale.

    Malgré le chantage à l’homophobie le législateur n’a pas à étendre le mariage à une union différente de celle pour lequel il est prévu, cela d’autant plus qu’ avec le mariage, le plus souvent, un tiers est concerné : l’enfant . Le législateur, par le mariage, propose un cadre au couple afin de l’aider à se stabiliser et protéger ainsi l’enfant né ou à naître.
    S’il est exact que des homosexuels peuvent avoir la charge d’enfants, la demande de reconnaissance juridique de l’homoparentalité comme une forme de paternité est inutile, l’enfant ayant un état civil et donc un régime juridique clair.

    III. L’enfant

    Une fraction du lobby homosexuel souhaiterait assimiler le couple avec enfant et une paire d ’ homosexuels élevant un enfant. En effet l’apparence de ces derniers se rapproche de celle du couple normal. Les demandes d’accès au mariage et à l’adoption peuvent de ce fait apparaître parfois comme destinées à faire oublier le caractère spécifique de l’homosexualité. L’enfant deviendrait alors un moyen mis au service d’une cause qui n’est pas la sienne.
    Les maltraitances d’ enfants, quant à elles, doivent être sanctionnées si des parents sont indignes. Les enfants placés dans une famille d’adoption doivent y retrouver le père et la mère qui leur manquent. On ne doit pas utiliser le malheur de ces enfants afin de démontrer qu’ils seraient mieux dans une famille de deux hommes ou deux femmes que dans leur famille d’origine et les transformer ainsi en propagandiste obligés de l’homoparentalité. Quant à l’adoption par un célibataire elle devrait prioritairement permettre que des enfants puissent être adoptés par leur oncle, leur tante, ou un autre membre célibataire de sa propre famille.

    Faire croire à un enfant qu’il a deux papas est un mensonge.
    Faire croire à un enfants qu’il a deux mamans est choquant. Une mère est unique, biologiquement et moralement. C’est cette unicité qui crée le lien enfant-mère à nul autre comparable.

    La loi n’a pas à entériner toutes les situations de fait découlant du comportement de tel ou tel individu sauf à créer une règle par individu et par situation ce qui entraînerait la disparition de la notion même de droit. L’homosexualité a toujours existé, elle est admise par notre société. Ce comportement n’a cependant pas vocation à être à l’origine d’une modification de la législation sur le mariage.

    IV Non au mariage pour les gays

    L’union hétérosexuelle peut donner la vie, pas l’union homosexuelle. La première respecte l’altérité sexuelle, la seconde l’ignore. Les principes d’égalité, de non-discrimination, ne s’opposent pas à ce que le législateur règle de façon différentes des situations différentes.

    Le mariage pour les gays est un non-sens.


  • #2 Le 9 novembre 2012 à 10:48, par Magali.b

    Et au nom de quoi "il faut que", "on ne doit pas", c’est comme ça et pas autrement ???
    C’est quoi ce délire sur l’altérité fondé sur rien ?
    C’est quoi cette notion de normalité figée à jamais ???



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