Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche
Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

Accueil > Performance et reconnaissance : l’homme asservi par l’auto justification. (...)

Article publié

Performance et reconnaissance : l’homme asservi par l’auto justification. Par Hans Küng

dimanche 25 juillet 2010, par :
Temps_Modernes.jpg
DC:12

L’homme devant justifier sa vie par sa rentabilité

« Ainsi l’homme expérimente dans sa forme contemporaine, ce que Paul a appelé la malédiction de la loi. La vie actuelle asservit l’homme à la hantise du rendement, de la cadence, de la réussite. Constamment, il lui faut se justifier lui-même de sa propose existence, non plus comme jadis devant le tribunal de Dieu, mais devant l’aréopage de son milieu, devant la société, devant lui-même. Et dans cette société de performance, il ne peut se justifier que par la performance : c’est par ses réalisations seulement qu’il compte, qu’il trouve sa place dans la société, qu’il obtient la considération dont il a besoin. »

Mais la valeur d’un homme ne se mesure pas à sa rentabilité

« L’homme est justifié dans ses œuvres et dans ses rôles, mais dans toute son existence, dans son être d’homme, indépendamment de toutes ses œuvres. Il sait que sa vie a un sens, non seulement dans ses succès, mais aussi dans ses échecs, non seulement dans ses performances, mais aussi dans ses contre performances, non seulement dans ses progrès, mais également dans ses reculs. Sa vie a donc un sens , même si pour une raison ou une autre, il ne devait plus être accepté de son entourage ou par la société même s’il était écrasé par ses adversaires et lâché par ses amis, même s’il s’était engagé sur une fausse piste et qu’il ait collectionné les échecs."

La vie de homme est déjà pleinement justifiée

"Même l’homme d’affaires qui a fait faillite et les divorcés totalement esseulés, même le politicien raté et oublié, le chômeur à cinquante ans, la prostituée vieillie ou le criminel détenu à vie n’ont pas lieu de désespérer. Tous même s’ils ne sont plus reconnus de personne, demeurant reconnus de celui dont il importe seul en définitive d’être reconnu, qui ne fait acception de personne et dont le jugement obéit à la loi de sa bonté."

Deux extraits de : « Être chrétien » éditions du Seuil, pp. 686 et 691


Un message, un commentaire ?
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Qui êtes-vous ?
  • [Se connecter]