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Un homme est mort : réjouissons-nous ?

mercredi 4 mai 2011, par :

Ben Laden est mort. Un groupe d’hommes des forces spéciales américaines l’a tué dans la nuit, il y a trois jours.

Ben Laden est mort. Un groupe d’hommes des forces spéciales américaines l’a tué dans la nuit, il y a trois jours. Les gens sortent de chez eux et crient leur satisfaction, les médias donnent à montrer ces démonstrations de joie. Le président Obama a été sobre dans son discours, nous apprend-t-on : très digne, il a évité d’aviver le ressentiment anti-américain. A l’opposé, la rue que nous montrent les médias ne semble pas aussi politiquement correcte, et un leitmotiv en forme de slogan revient en permanence : « justice a été faite ».

Que les Etats Unis d’Amérique, première puissance militaire du monde, aient les moyens d’assassiner leurs ennemis où qu’ils soient dans le monde, je ne m’en étonne pas, des précédents existent.

Que des gens traumatisés et touchés personnellement par les attentats du 11 septembre 2001, se réjouissent de la disparition de celui en qui ils voient leur bourreau, je ne m’en étonne guère.

Ce dont je m’étonne par contre c’est qu’on accepte aussi facilement l’utilisation du terme « justice » dans ce contexte de ce qu’il faut bien qualifier de meurtre. Quel principe préside à cette mort ? Que veulent dire ceux qui affirment que « justice a été faite » ? Oussama Ben Laden a organisé les attentats du 09/11, il a tué (indirectement) 3000 personnes, donc, selon le principe de justice invoqué ici il mérite, sans jugement, la mort. Autrement dit : œil pour œil, dent pour dent. Au-delà de l’étonnement face au silence (qui je l’espère sera brisé une fois la première émotion passée) autour de cette actualisation consensuelle de la loi du talion, je suis personnellement scandalisé. Et en tant que citoyen j’exige que l’on m’explique une fois pour toute si un homme a été assassiné sciemment et sur ordre ou bien s’il a été victime de la confusion lors d’une opération de guerre.

Si c’est le premier cas qui est avéré, je m’en offusque car même en-deçà de l’exhortation biblique à aimer son ennemi, je refuse et je condamne toute utilisation du terme « justice » pour désigner l’assassinat d’un homme.

  • #1 Le 5 mai 2011 à 00:51, par Maïeul

    Plus fondamentalemnt pour que justice soit faite dans un état de droit, il faut qu’il y ait procès.

    Hors ici cela n’a pas été le cas ;



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