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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Nouveau pape des catholiques

Léonardo Boff : "Appel à réparer l’Eglise."

dimanche 17 mars 2013

par Leonardo Boff, théologien brésilien et auteur majeur de la théologie de la libération, publié sur le site Brasil de Fato.
(Traduit du portugais par Luis Martinez Andrade)

http://www.brasildefato.com.br/node/12324

Dans les réseaux sociaux, j’avais déjà annoncé que le futur papa pourrait s’appeler François. Et je ne me suis pas trompé. Pourquoi François ? Parce que saint François a commencé sa conversion lors qu’il a entendu le Crucifix de la chapelle de Saint Damian lui dire : « François, va et répare ma maison qui tu le vois, tombe en ruine ! » (S. Bonaventure, Legenda Maior II, 1).
François à pris au mot ces paroles, donc, il a reconstruit la petite église de la Portioncule (La Porziuncola) laquelle existe encore à Assise et se trouve à l’intérieur d’une grande Cathédral. Puis, il a compris qu’il s’agissait plutôt de quelque chose spirituel à restaurer : « l’Eglise que le Christ a sauvé avec son sang » (op. cit.). C’est alors qu’il a commencé son mouvement pour la rénovation de l’Eglise, laquelle était présidée par le pape le plus puissant de l’histoire, à savoir le pape Innocent III. Il a commence à vivre parmi les lépreux et avec eux, il a parcouru les chemins en prônant l’évangile plutôt dans la langue populaire et non en latin.
Il est bon de savoir que François n’a jamais été un prêtre mais seulement un laïc. Ce n’est pas qu’à la fin de sa vie, quand les papes ont interdit aux laïcs de prêcher, qu’il a accepté de devenir diacre à condition de ne pas recevoir d’aucune rémunération pour ce poste.
Pourquoi le cardinal Jorge Mario Bergoglio a-t-il choisi le nome de François ? A mon avis, c’est parce qu’il se rendu compte que l’Eglise se trouve en ruines à cause du déficit moral que montre plusieurs scandales qui ont frappé le plus précieux qu’elle en avait : la morale et la crédibilité.

François n’est pas un nom. Il s’agit d’un projet d’Eglise pauvre, simple, évangélique et dépourvue de tout pouvoir. C’est une Eglise qui parcourt les chemins à côté des derniers ; qui construit les premières communautés de frères, qui prient le bréviaire sous les arbres avec les petits oiseaux. Elle est une Eglise écologique qui fait appel à tous les êtres en les interpellant avec les doux mots de « frères » ou « sœurs ». François a fait prouve d’obéissance à l’égard de l’Eglise des papes et, au même temps, il a suivi son propre chemin avec l’Evangile de la pauvreté dans ses mains. En tant que théologien, Joseph Ratzinger a écrit : « Le refus de François a ce genre d’Eglise ne pouvait pas être plus radicale, c’est ce que nous appellerons de la protestation prophétique » (dans Zeit Jesu, Herder 1970, 269). Ce n’est pas la parole, c’est l’acte d’inaugurer du nouveau.
Je crois que le pape François a à l’esprit une Eglise de ce genre, c’est-à-dire hors des palais et des symboles du pouvoir. Il l’a montré lors de son apparition en public. Normalement, les papes et Ratzinger principalement mettaient sur leurs épaules la mosette cette petite cape, plein d’or et de brocarts que seuls les empereurs pouvaient porter. Le Pape François est venu tout simplement vêtue en blanc et avec la croix d’évêque.
Il y trois thèmes souligner dans son discours car ils sont d’une grande portée symbolique.
Le premier : il dit qu’il veut « présider dans la charité ». C’est ça qui depuis la Reforme est exigé et que les meilleurs théologiens de l’œcuménisme ont souligné. Le pape ne doit pas présider comme un monarque absolu, revêtu du pouvoir sacré tel qu’il est prévu par le droit canonique. Selon Jésus, il doit présider dans l’amour afin de renfoncer la foi des frères et des sœurs.
Le deuxième : il a redonné la centralité au Peuple de Dieu, tellement soulignée par le Concile Vatican II et laissée de côté par les deux derniers papes en faveur de la hiérarchie. Le pape François, humblement, a demandé au Peuple de prier pour lui et de le bénir. Après, il a bénit le Peuple de Dieu. Cela signifie : il est là pour servir et non pour être servi. Il demande de l’aide pour construire le chemin ensemble. Egalement, il fait appel à la fraternité pour toute l’humanité dans laquelle les hommes ne se reconnaissent comme frères mais plutôt comme des pièces de la machinerie économique.
Enfin, il a évité tout le spectacle autour de la figure du Pape. Il n’a pas étendu les bras pour saluer le gens. Il est resté raide, immobile, sérieux et sombre, je dirai même un peu effrayé. À peine apercevait-on un visage blanc regardant avec tendresse la foule. Mais, il rayonnait de lui de la paix et de la confiance. Il a même fait un trait d’humour, contre toute rhétorique officielle. Comme un pasteur qui parle à ses fidèles.
Il est à noter qu’il est un Pape qui vient du Grand Sud, où se trouvent tous les pauvres de la Terre et où habitent le 60% des catholiques. Avec son expérience de pasteur, avec une nouvelle vision des choses, d’en bas, il pourra reformer la Curie, décentraliser l’administration et donner un nouveau et crédible visage à l’Eglise.
14/03/2013


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