Décroissance : bonne question mais mauvaise réponse ! Ce n’est pas l’ensemble de la croissance qui menace l’avenir, mais quelques-unes de ses composantes qui représentent entre 10 et 15 % du PIB (l’automobile, les transports, la plasturgie, la pétrochimie…). Mais la moitié du PIB est représentée par des services d’une forte utilité sociale (éducation, santé, sécurité…). D’autre part, beaucoup des biens de la société industrielle procurent une amélioration substantielle de la qualité de vie individuelle et sociale. Enfin les pays du Sud ont besoin de croissance pour améliorer la qualité de vie de leurs populations.
La croissance n’est pas une solution …. La décroissance non plus !
Le débat est à mener autour d’un autre mode de développement. Passer du quantitatif au qualitatif.
La croissance est associée à l’augmentation du PIB grâce à la comptabilité nationale.
Problèmes autour de l’utilisation du PIB :
– Comment mesurer l’amélioration des services et de tout ce qui est immatériel (amélioration des soins, développement des compétences des profs, efficacité d’une administration….) ?
– Comment prendre en compte les échanges non monétaires ?
– Comment prendre en compte les « externalités » ? C.-à-d. les effets collatéraux, positifs ou négatifs, des activités économiques.
– Comment mieux prendre en compte la distribution des bénéfices de la croissance ?
Exemple de croissance avec inégalité :
entre 1990 – 2005, la croissance du PIB par habitant aux US a été d’un point supérieur à celle de la France.
– Le dixième le plus défavorisé des habitants a vu son pouvoir d’achat augmenter de 650 dollars aux US, de 2 900 euros en France.
– Le vingtième le plus favorisé bénéficiait d’une hausse de 30 000 dollars aux US et de 4 800 euros en France.
Moins de croissance mais mieux distribuée !
Problème de corrélation entre le niveau de richesse économique et le bien être social : ne se vérifie que jusqu’à un certain niveau de PIB.
Le procès du taux de croissance est d’abord celui de son utilisation comme unique critère d’évaluation de l’état de la société. De très nombreux travaux sont actuellement menés pour élaborer des indicateurs alternatifs de bien-être (niveau d’éducation, état de santé…).
Des initiatives existent pour penser la croissance et le développement autrement qu’à travers une logique purement marchande et monétaire.
Approche économique :
la vraie question n’est pas de savoir si le développement doit se poursuivre mais de définir quels modes de développement demeurent possibles (Renoncer à certaines choses mais progresser plus vite dans d’autres domaines)
– Une économie symbiotique qui cherche à s’inscrire harmonieusement dans le fonctionnement des systèmes naturels : ressources renouvelables, recyclage des déchets, économies d’énergie, écologie industrielle (concevoir les produits pour faciliter leur réparation et leur recyclage).
– Une économie relationnelle : vise à développer le bien-être.
Approche politique : définir des biens communs et services mondiaux qui devraient être exclus de tout échange marchand (cela va des êtres humains à l’eau ou l’air, la forêt, ou la justice…).
L’économie, non plus comme un moyen d’enrichissement, mais comme un moyen de construire le « vivre ensemble ».
Approches concrètes :
– Consommer autrement : commerce équitable, AMAP…
– Epargner autrement : l’épargne peut devenir un acte éthique et politique : épargne solidaire
– Se déplacer autrement : transports collectifs, covoiturage, auto-partage…
– Produire autrement : développement d’une « responsabilité sociale d’entreprise ». (social business et microcrédit)
– Travailler autrement : inventer de nouvelles formes de reconnaissance du travail, en dehors du salaire.
– Eduquer autrement (passeport de l’engagement).
– Réguler autrement
Pour un développement démocratique et solidaire : importance d’un vrai débat social.
BIEN VIVRE ENSEMBLE :
– Bien : pas uniquement comme produit mais aussi comme lien
– Vivre : besoins, mais aussi appartenance et projet de vie.
– Ensemble : lieu de débat, confiance.