GG part d’une analyse de la crise des subprimes et de ce qui l’a rendue possible : une gigantesque pyramide de Ponzi. En quoi cela consiste-t-il ? "A rémunérer les investissements effectués par des clients au moyen des fonds procurés par les nouveaux entrants alléchés par des taux juteux." (Madoff)
A suivi la faillite de Lehman Brothers (2008). Elle tient à l’introduction de produits financiers (titrisation et CDS qui sont des contrats d’assurance sur le risque de crédit) complètement vérolés parce que leur fonctionnement est totalement opaque. " Ce qui détruit toute relation de confiance." Il suffit d’un défaut de paiement ou d’une simple rumeur pour que tout le système panique.
La logique des acteurs financiers consiste à privatiser leurs profits et à mutualiser leurs pertes. C’est-à-dire que c’est nous qui payons leurs pertes, pour dire vite. La succession des crises peut aller jusqu’à l’effondrement même de l’Europe.
GG n’a pas peur de s’attaquer à l’opinion dominante :
- celle des élites toutes formées dans le même moule ultralibéral.
- celle des medias qui leur sont acquis et qui répètent à longueur de journée les mêmes
inepties.
- celle des prétendus spécialistes et des experts auto-proclamés,
en montrant l’irrationalité absolu du comportement des marchés -le dogme du libéralisme, c’est la fameuse ’main invisible’ d’Adam Smith qui, à travers les conflits des égoïsmes particuliers conduit à l’intérêt général. "Il peut donc suffire qu’une personne ayant suffisamment d’autorité sur les marchés financiers disent quelque chose pour que les investisseurs en concluent : tout le monde va le croire, donc j’ai intérêt à faire comme si je croyais que c’était vrai. Même si je sais pertinemment que c’est faux ou idiot."
Mais les conséquences sont graves en termes de non-respect de la démocratie. Soumission du politique au financier. Renversement par les marchés de trois gouvernements démocratiquement élus et remplacement par des "techniciens" (des financiers) sans mandat électoral.
Pour lutter contre ce danger mortel, il faut rétablir de l’interdit. Mais c’est difficile parce que "les effets de levier inouïs que permet la dérégulation, l’illusion financière font miroiter une prospérité trompeuse car, lors du retournement du cycle, plus haute aura été l’ascension, plus dure sera la chute." et que ceux qui en tirent parti ont un point de vue parfaitement darwinien.
A cette illusion financière et à la dictature sans partage qu’elle exerce sur nous et qui nous mène tout droit au désastre, GG ne voit qu’un issue possible ; "la transition écologique", "processus par lequel nos sociétés pourraient évoluer d’une organisation économique centrée essentiellement sur la consommation d’énergies fossiles et dont l’un des sous-produits est une émission massive de gaz à effet de serre, vers une économie de moins en moins énergivore et polluante."
Mais comment financer une telle transition ? Tout le monde financier dit que c’est évidemment impossible. Et c’est là que GG apporte un éclairage très fort sur le fonctionnement des manques, en montrant que le mensonge leur est consubstantiel. Puisqu’elles fonctionnent dans la plus complète opacité et n’hésitent pas à truquer leurs comptes quand on leur demande d’en rendre, à dire que tout va bien quand plus personne ne sait où l’on va ! Et à quoi tout cela aboutira-t-il ? à ce que ce soient les contribuables européens qui acquittent la facture de la crise.
Nécessité impérative :
– ne plus croire à la crédibilité des Banques centrales et replacer leur direction sous une autorité politique démocratique qui aura des comptes à rendre auprès des citoyens.
– construire une Europe fédérale qui soit celle des biens communs (la monnaie, le crédit, les énergies...
– entreprendre une restauration démocratique contre la toute-puissance dictatoriale des financiers.
– Et en plus un certain nombre de décisions :
séparation des banques d’investissement et des banques de dépôt.
lutte contre le gigantisme banquier.
lutte contre les paradis fiscaux.
interdiction du pantouflage de la haute fonction publique dans les banques privées.
"Il n’est que trop clair en effet que la mansuétude de certains régulateurs, hauts fonctionnaires de Bercy et de l’Inspection générale des finances et de certains politiques à l’égard du secteur bancaire trouve une partie de son explication dans le conflit d’intérêts qui se loge au sein de la possibilité même du pantouflage : tant que cette possibilité ne sera pas supprimée, tout haut fonctionnaire appelé à se prononcer sur la réforme bancaire restera le potentiel futur salarié d’une banque privée, tenté de se montrer clément à l’égard de ses futurs employés."
Tout cela s’articule dans une perspective plus large. GG est croyant, jésuite, on le sait. C’est donc à un appel à la conversion qu’il lance pour que soit enfin entrepris ce combat contre l’adoration du veau d’or et pour la sauvegarde de la Création.