Ami-e-s,
ces assassinats nous révulsent, il faut dire notre alarme, il faut dire notre compassion, il faut dire notre espérance, il faut dire notre foi.
Cette expérience qu’on croyait si lointaine, celle de la mort violente, celle du chantage à la terreur, nous fait tous frères et sœurs : frères et sœurs des victimes, paix à leur âme, frères et sœurs de leurs familles, frères et sœur de tous les hommes de bonne volonté, frères et sœurs… en la République, frères et sœurs aussi en l’humanité.
C’est donc notre frère, notre soeur qu’on assassine, et face à cette horreur, le poète l’affirme : « C’est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour, et l’amitié, et la persuasion ».
Voilà notre foi : celle des victimes, celle des faibles, celles de tous les jours mais aussi de toutes les nuits ; celle qui remonte des cris sourds de l’injustice et que l’on entend dans le vent persistant de la liberté.
Rien ne nous est dû mais tout nous est offert. Alors oui, aimons nous à tort et à travers. Cet appel n’est pas dérisoire, n’est pas idéaliste il fait vivre contre ceux qui veulent tuer.
Cet appel est fragile aussi. Il ne vit que dans nos rires, nos combats, notre élan. Il ne peut se concilier avec la haine, avec l’insulte, avec la violence qui enferment. La liberté et l’amour sont nécessaires l’un à l’autre, alors prenons garde, défions-nous, battons-nous contre les entrepreneurs du stigmate et les juges en identité qui s’autorisent à trier entre le bon grain et l’ivraie : au nom de quoi ? Au nom de leur médiocre et si étroit désir de puissance.
La foi ne se laisse pas enfermer, elle participe de la même essence que le rire qui éclate, elle est vie. Dieu ne se laisse pas capturer, nous sommes sûrs qu’il rit de nos rires, aime de notre amour, se nourrit de notre liberté et souffre de nos peines.
Fraternellement, nous disons cela en nous réclamant du Christianisme social.
Le 8 janvier 2015, le Mouvement du christianisme social.