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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Jacques Lochard est mort à ce monde

Déjà révolutionnaire, toujours révolutionnaires

mercredi 8 février 2017, par :

Jean François Lochard, fils ainé de Jacques Lochard, vient de nous apprendre que son père était décédé ce samedi 4 février au matin. Dans quelques semaines, ils organiseront à Paris une cérémonie d’hommage ouverte aux familles, amis et relations de leur père.
Quelques éléments de sa vie, comme un hommage reconnaissant.

Le fils de Jacques Lochard indique que les témoignages, retrouver des amis de Jacques, sera bienvenu. Je peux faire l’intermédiaire.
Ses cendres seront répandues cet été en Cévennes dans sa maison de l’espinassounnel.

Les anciens me corrigeront, je donne quelques éléments sur cette personnalité flamboyante qui aura marqué le protestantisme de l’après-guerre jusqu’au milieu des années 70. (je tire ces informations de "Des protestants engagés, le christanisme social 1945-1970" de Raoul Crespin et du "Pouvoir de contester" de Jean Baubérot)

Jacques Lochard, Montbeliardais, fils d’un petit cadre de chez Peugot à Sochaux, fut Eclaireur, Commissaire national adjoint des routiers. Instructeur à Uriage puis résistant dans le Vercors, il fut pasteur de l’Eglise luthérienne puis directeur du mythique centre de Glay.
Il fut secrétaire général du Mouvement du christianisme social d’octobre 1961 à septembre 69.
Il commence son secrétariat général par être incarcéré 24h pour avoir reçu des brochures où des appelés dénoncent la torture en Algérie.
Il sera un infatigable militant de l’ouverture du Mouvement et du protestantisme au monde, à la société et à l’oecuménisme. Il tentera pendant des années de faire fusionner la Revue du christianisme social (en perte d’abonnés depuis bien avant son arrivée) avec Témoignage chrétien.
Il sera au côté de Georges Casalis dans le tournant révolutionnaire du Mouvement à partir de mai 65 et l’arrivée de Georges et Dorothée Casalis à la tête de la revue. Il sera une des chevilles ouvrières du fameux "Eglise et pouvoir" et d’un colloque en mars 68 (avant mai, donc) du CS, de la Cimade et de mouvements catholiques sur "Christianisme et révolution" : "la révolution apparaît comme la seule voie possible (...) elle implique une remise en cause du Christianisme dans ses formes de pensée, d’expression et d’action (...) nous reconnaissons le droit pour tout chrétien comme pour tout homme de participer au processus révolutionnaire, y compris dans la lutte armée".
De 1966 à 1969, il est membre du Conseil de la Fédération protestante où il représente l’opposition de gauche, puis continue à y être invité sans en être membre jusqu’au moins 1973 où il est une des chevilles ouvrières du document "Eglise et pouvoirs".

En septembre 1969, l’ERF lui confie le poste de "spécialiste dans les questions que pose à l’Eglise la vie urbaine dans la banlieue Est de Paris". Il s’engagera notamment dans la belle aventure de la Maison Ouverte. A partir de 1974, il n’est plus pasteur.

Ils ont ouvert, Ille nous précède, nous poursuivons.
Stéphane

  • #1 Le 8 février 2017 à 16:22, par mireille cornud peyron

    merci tellement ; j’ai connu , vu mon âge, ce que vous "évoquez" ; j’ai partagé tellement des moments précis que vous présentez ; dites à la famille que je partage le deuil de la séparation tout en étant heureuse avec eux de cette présence familiale pérenne. Mireille Cornud- Peyron



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