Ce n’est donc pas la faiblesse des profits qui conduit à réduire le pouvoir d’achat des travailleurs c’est leur détournement vers une catégorie de citoyens qui n’ont pas à rendre compte de leur motivation et de leur productivité dans le monde du travail de tout un chacun.
Bon nombre – non actifs - sont bénéficiaires d’un profit « hors sol » sans rapport avec les valeurs et les besoins de la société où ils vivent. Y a t’ il vraiment une utilité sociale de la production des sociétés dont ils sont actionnaires ?
N’empêche – dira t-on - qu’ils contribuent par l’impôt à la richesse de la nation et par leur dons – pour partie défiscalisés - au financement d’institutions caritatives et parfois éducatives. Et on s’est habitué à penser « qu’il faut bien qu’il y ait des riches pour aider les pauvres ». Ils pourraient même remplacer les collectivités et services d’Etat pour le financement des actions sanitaires et sociales. On aimerait tellement qu’il y ait davantage de généreux donateurs !
Or on sait que ça ne marche pas puisque qu’avec plus de riches, il y a toujours autant de pauvres !
On attend alors une suite à ce rapport : les réactions des actionnaires concernés !
Et d’abord, combien sont ils ? Qui sont ils ? Où sont ils ? Que lisent ils ? Et donc, que pensent ils de cet état des lieux ?
Peut on imaginer qu’il y ait unanimité pour voter cet escalade de l’enrichissement ici, qui crée de la misère là ? N’y a t il pas des actionnaires pour dire « non » ? Non, pas forcément pour des raisons éthiques, parce qu’ils seraient chrétiens, humanistes ou qu’ils auraient été un jour socialistes ou communistes ?
Dire non, pour des raisons purement économiques parce que ce jeux du « toujours plus » peut à terme tuer la « poule aux eux d’or » ! Ne pas assez investir dans le développement de l’entreprise, déconsidérer la valeur du travail des salariés, vendre l’entreprise au plus offrant, peut s’avérer suicidaire.
Je rêve donc d’un appel aux actionnaires, aveuglés par le court terme - et d’abord à ceux de mon pays en pointe dans ces aberrations – pour qu’ils se désolidarisent de cette folie meurtrière et sans avenir !
Le Pape saurait le faire : pourquoi pas nos autorités protestantes ?
Robert OLIVIER le 16 Mai 2018