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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Notre rapport à l’étranger

mardi 30 novembre 2010, par :

Commune Théologique de Paris du 22 nov 2010

Voici mes impressions sur la 2ème rencontre de l’atelier biblique « Exclus, stigmatisés, quels regards et quels engagements ? » autour des textes de la Gn 20, 21 et 26 plus Deutéronome 26.

Nous étions en cercle plus restreint qu’à l’ouverture de ce temps d’échange en octobre. L’actualité récente de notre pays avec le vote de la Loi Besson à l’Assemblée, nous a amené à nous pencher sur un des nombreux textes de la Bible qui parle de l’étranger.

Nous avons commencé par échanger sur ce qu’on entendait par « étranger » en nommant tous les mots qui nous venait : Migrants, immigrés, émigrés, clandestins, étrange, ne faisant pas partie du pays, apatrides, différences, ailleurs, autres cultures, peur, méconnaissance, manque (d’argent, de toit, d’emploi, de reconnaissance), vol parfois violent, pauvres, être-rangés, intégrés.

Puis quelques éléments de contexte : Dans l’extrait sur lequel nous nous sommes penchés, il est question d’Abraham. Le récit de la Tour Babel a eu lieu, il vit dans un monde de différentes langues, cultures, peuples. Dieu lui a fait une promesse : avoir une terre et une descendance. Il est un prophète et toutes les familles de la terre seront bénies en lui. Dieu lui demande de quitter son pays, l’endroit où il vit. Abraham obéit. Tout au long de sa vie (racontée dans la Bible), Abraham déménage, il est très mobile.

Dans le récit, on distingue celui qui migre et celui qui accueille. Quelles relations existent-ils entre les deux ?

Le roi Abimélek a volé la femme d’Abraham, Sarah, que ce dernier présente comme sa sœur de peur d’être tué. Elle est une très belle femme : pour qu’elle soit libre, il faut tuer son mari raisonne Abraham. Il lui demande de se faire passer pour frère et sœur. Le roi appris de Dieu la vérité et répond à son injonction de rendre Sarah à Abraham. Voilà l’issu du quiproquo entre l’hôte et le couple de migrants. Le roi était soulagé de ne pas avoir abusé de Sarah, acte étant condamné par sa foi.

Abraham a des préjugés sur son hôte ; il croit qu’il n’existe « aucune crainte de Dieu dans ce pays », c’est pourquoi il met en place une stratégie de protection.

Pour s’excuser de cette mésaventure, le roi offre des biens à Abraham. Ils concluent une alliance de bienveillance, d’amitié et s’assure fidélité.

Quelques temps plus tard, un puits est creusé. Le roi s’en plaint. Abraham explique que c’est lui qui l’a fait pour les besoins de son campement. Le roi lui rappelle –s’appuyant sur leur alliance- qu’il aurait suffit de le lui communiquer. Abraham pour se faire pardonner offre des biens au roi. Leur relation d’amitié est maintenue.

Cet épisode nous apprend que les préjugés sont présents aussi chez l’arrivant et pas que chez l’accueillant. Nous remarquons que le malentendu est souvent présent dans la communication entre deux personnes de cultures différentes. Parfois la peur des arrivants mène à des stratégies peu productives comme de déformer les récits de vie pour obtenir des papiers français. Il s’agit pour nous accueillants de faire preuve d’écoute, d’instaurer un climat de confiance (ici comme le roi le fait avec Abraham) et ainsi faciliter la communication. En échange, l’arrivant assure fidélité au roi.

Dieu amène Abraham sur la route pour évoluer. Il fait des rencontres qui le font grandir vers une plus grande confiance en Dieu qui le protège. Ce chemin est sa vie. Le christianisme est une religion du mouvement.

Face aux représentations initiales, voici quelques notions retrouvés dans l’extrait : malentendu, préjugés, exigence de vérité, réciprocités, alliance, dialogue, peur, reconnaissance, bienveillance, liberté, ami fidèle, mouvements, amour et choix.

Agenda

Pour poursuivre sur ce chemin d’accueil de l’autre dans toutes ses différences, s’engager pour préserver cette qualité d’accueil et d’écoute, retrouvons-nous lundi 13 décembre à 19h au café du Picoulet autour d’un nouveau texte biblique. Si vous n’êtes pas disponible à cette date, le prochain atelier sera lundi 24 janvier 2011.


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