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A mes frères et soeurs de Tunisie et d’Algérie : J’ai mal à la Solidarité !

mercredi 12 janvier 2011, par :

Frères et soeurs de Tunis, de Sidi Hassine, de Kasserine, et vous frères et soeurs d’Alger, de Constantine, de Médéa... Quel silence... l’ordre règne véritablement... Le vent amène la fumée et les odeurs de votre lutte face à ceux qui vous étouffent, de vos douleurs dans les rues de vos villes. Mais qu’importe le mouvement dit de solidarité reste impassible. Rien.

Vous savez c’est bizarre les seuls mots qui me viennent à l’esprit sont ceux d’un Président français dont ont à célébré, il y a quelques jours, le jour même où justement vous descendiez dans la rue en ouvrant vos chemises... Ce sont les mots d’un discours oublié qu’il avait fait au Mexique.. « Il n’y a et ne peut y avoir de stabilité politique sans justice sociale. Et quand les inégalités, les injustices ou les retards d’une société dépassent la mesure, il n’y a pas d’ordre établi, pour répressif qu’il soit, qui puisse résister au soulèvement de la vie ». Il est paradoxal alors que votre sang se répand dans les rues, de réaliser combien c’est un soulèvement de la vie. Et nous ne disons rien.

Sachez le frères et soeurs des quartiers de Ben Arous, de Bizerte ou de Gafsa, et vous frères et soeurs des quartiers de Mostaqanem ou de Batna.. « Il existe dans notre code pénal un délit grave, celui de non-assistance à personne en danger. Lorsqu’on est témoin d’une agression dans la rue, on ne peut pas impunément laisser le plus faible seul face au plus fort, tourner le dos et suivre son chemin. En droit international, la non-assistance aux peuples en danger n’est pas encore un délit. Mais c’est une faute morale et politique qui a déjà coûté trop de morts et trop de douleurs à trop de peuples abandonnés, où qu’ils se trouvent sur la carte pour que nous acceptions, à notre tour, de la commettre ». C’est toujours le même discours que je cite. Mais nous ne disons rien. N’avons nous plus de morale ? Ce qui nous intéresse c’est de savoir si nous allons chasser celui qui nous dirige en votant pour celui (DSK) qui à dit que votre politique est saine et exemplaire... Enorme !! Combien de temps faudra t-il pour que nous réalisions que votre vraie richesse, ce n’est pas votre pétrole et votre tourisme, c’est votre dignité ? Je veux dire : votre culture. La richesse de votre pays, ce sont vous les hommes et les femmes, ceux des quartiers de Monastir ou de Gabès et encore ceux de Aïn Delfa ou de sidi Bel Abès : ses architectes, ses peintres, ses écrivains, ses techniciens, ses chercheurs, ses étudiants, ses travailleurs manuels et intellectuels. Ceux qui sont obligés aujourd’hui d’être des harragas vivant de subsides insignifiants. Que valent les ressources naturelles sans les ressources humaines ? Rien silence.

Frères et soeurs des quartiers d’El Mourouj ou Douar Hicher et vous frères et soeurs des quartiers de Sousse, de La Marsa ou d’Ettadhamen... j’ai mal d’être obligé de vous dire que nous serons là pour vous accueillir dans nos guichets.. et nous vous dirons vos droits, nous saurons vous parler de mobilité et d’hospitalité... nous vous expliquerons comment votre exil est l’avenir du monde... J’ai mal de vous dire d’être tranquille et sans craintes car il faut que vous sachiez que lorsque vous mourrez dans un centre de rétention en feu nous serons là pour nous porter partie civile..

Oui Frères et soeurs des quartiers de Mohamedia-Fouchana ou du Bardo ou encore vous des quartiers de LagHouat ou de Chlef, j’ai mal aujourd’hui de réaliser ce que voulez dire Marx dans « la Question Juive » lorsqu’il abordait la question des droits de l’homme.. Dois-je être honteux de réaliser que la défense des droits des migrants devient l’apanage des nantis libéraux dont je suis ? Oui, J’ai mal à la Solidarité. Mais ce n’est rien comparé à votre souffrance et la mort qui vous accable. Recevez mon plus profond respect et mes plus fortes prières. Je suis convaincu que vous vaincrez contre toutes les dictatures que nous vous imposons. Là est seule bonne nouvelle. Une nouvelle qui est heureuse, dilatante, comblante pour vous les pauvres et mais bien sur mauvaise , accablante, catastrophique pour moi les riches. Mais c’est ainsi vous nous libérerez. Je vous aime tous.


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