Un monde « est en train de disparaître », celui « qui, après avoir écarté l’attente d’une béatitude éternelle, l’avait sécularisée dans les espoirs d’un bonheur de vivre et de bien vivre ensemble dans un futur prévisible ». Ce n’est pas seulement la pandémie mais toutes sortes de signes déjà décelables depuis longtemps qui font du moment actuel « l’acmé du conflit entre l’individu roi (mais nu), auto-entrepreneur de sa vie, et l’État souverain provoquant autant de crainte que de fascination ». Pour Jean-Pierre Rive, ce moment pourrait être celui du choix entre deux conceptions de la vie : « ’bios’ : la vie organique destinée à la disparition et à la reproduction dans la répétition. Et ‘zoé’ : la vie toujours nouvelle, créatrice qui, contre la dégradation inéluctable du biologique, persiste et imagine des itinéraires inédits ».